Chaleur : les races de poules les plus adaptées
Il est commun de penser que toutes les poules sont plus ou moins résistantes aux fortes chaleurs. C’est vrai… Mais certaines possèdent des caractéristiques particulières qui facilitent leur survie en milieu chaud et sec.
Voyons ensemble le rapport des poules à la chaleur, et les espèces favorables aux fortes chaleurs estivales que vous pourrez accueillir dans votre poulailler !
Est-ce que les poules craignent la chaleur ?
Certaines races de poules sont plus ou moins robustes et s’acclimateront bien aux températures élevées. Ne possédant pas de glandes sudoripares, ces dernières évacuent la chaleur à travers un phénomène de thermorégulation, comme les chiens : le halètement.
De manière générale, ce mécanisme fonctionne correctement jusqu’à 25°C. C’est lorsque la température dépasse ce plafond que la poulette va ne plus pouvoir réguler sa température toute seule.
Pour rester en bonne santé, une poule ne doit pas dépasser entre 40,6°C et 41,7°C. Or, dès que la température extérieure dépasse les 25°C, la température corporelle de la poule augmente elle aussi. Surtout si l’air est humide.
Dans ces moments-là, elle a un coup de chaud : elle ventile alors son corps en ouvrant son bec et ses ailes et en cherchant des zones fraîches à toucher. Autre réaction notable : elle s’alimente moins pour moins faire travailler son organisme.
La chaleur génère du stress dans l’organisme de la poule. Son sang se dirige vers ses extrémités : crêtes, caroncules et sa peau, ce qui réduit le flux sanguin vers les organes vitaux. En cas de chaleur prolongée, le corps de votre poulette va se déshydrater très vite. Et au-delà de 47°C, c’est la mort assurée. D’où l’intérêt d’hydrater au maximum votre cheptel ou de rafraîchir votre poulailler en été !
Ainsi, les poules sont moins à l’aise au-delà de 25°C, mais peuvent tout de même survivre de petites périodes, tant que la température ne dépasse pas 41,7°C ! L’important est de bien savoir quoi donner à vos poules cet été.
Quelles sont les poules les plus résistantes à la chaleur ?
Maintenant, quelles races de poules privilégier dans votre poulailler si vous habitez dans une région soumise aux fortes chaleurs l’été ?
Déjà, vous devez oublier les poules à plumage bouffant comme la Brahma, la Cochin, Faverolles… Pour des raisons évidentes : plus de plumes, plus de chaleur emmagasinée !
Vous vous en doutez : vous choisirez alors des poulettes avec un plumage léger, ou des poules naines qui subissent moins les effets néfastes de la chaleur.
La cou-nu
Comme son nom l’indique, celle-ci à l’avantage de ne pas avoir de plumes au niveau du cou, ce qui lui permet d’emmagasiner moins de chaleur. Elle est donc parfaite lorsque la température dépasse les 25°C !
Originaire d’Auvergne, on la reconnaît par son plumage blanc ou roux. Son esthétique est au goût de chacun, néanmoins c’est une excellente pondeuse et couveuse. Robuste, elle résiste également bien aux maladies. Sociable et facile à vivre, on vous le dit : c’est un très bon choix pour commencer un poulailler !
La bourbonnaise
Originaire du centre de la France, plus précisément d’Auvergne, c’est la poule tout-terrain par excellence ! Aussi bien adaptée aux grands froids qu’aux grandes chaleurs, celle belle poule blanche pond environ 200 œufs par an d’un bon calibre (60 à 70g). Elle pèse 2,5kg et s’épanouit dans les grands espaces. Calme et rustique, elle est plutôt facile à vivre mais gare au grillage de votre enclos ! Ils doivent être suffisamment élevés car la cocotte vole haut.
La gâtinaise
Dans la même famille que la bourbonnaise, j’appelle… La gâtinaise ! Son plumage blanc la rend adepte des hautes températures. Cette poule pondeuse est sociable, agréable à vivre. On la retrouve principalement dans le Loiret et en Île-de-France, bien qu’elle puisse s’adapter partout. Tout comme sa cousine, elle aime les grands espaces en plein air. Optez pour un beau parc grillagé ! Elle pond 150 à 200 œufs par an.
La Sussex
Plutôt répandue dans les basses-cours de par sa facilité d’entretien et d’hygiène, la poule de Sussex en plus d’être une bonne pondeuse (environ 250 à 300 œufs par an), possède également un plumage blanc mouchetée de plumes noires. Idéal sous les soleils de plomb ! Originaire d’Angleterre, c’est une poupoule rustique particulièrement résistante aux maladies.
Conséquence de la chaleur : l’alcalose respiratoire
L’alcalose respiratoire est une maladie causée par les coups de chaleur chez la poule.
Elle est provoquée par le stress thermique des canicules et peut être mortelle si elle n’est pas traitée rapidement. D’où l’importance de protéger votre cheptel de la chaleur l’été !
Petit cours d’anatomie pour expliquer comment se déclenche cette infection : comme vu plus tôt, les poules ne transpirent pas mais se thermorégulent en haletant. Plus précisément, elles disposent de sacs respiratoires qui leur permettent d’évaporer leur surplus de chaleur.
A titre d’exemple, en pleine canicule à 33°C, une poule peut perdre 60% de sa chaleur interne en haletant et en augmentant son débit respiratoire, en passant de 20 à 240 respirations par minute.
L’alcalose respiratoire survient lorsque la poule augmente son débit respiratoire sur une durée prolongée. Lors de cette hyperventilation, on a une baisse du taux de dioxyde de carbone dans le sang, ce qui cause une hausse du pH. C’est ce déséquilibre acido-basique qui déclenche cette infection.
Si vous remarquez tout signe de déshydratation prolongée, faites appel à un vétérinaire de toute urgence !